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Optimisation de votre jardin et récupération d’eau : 5 conseils efficaces

Optimisation de votre jardin et récupération d’eau : 5 conseils efficaces

L'eau est une ressource précieuse, comment optimiser son utilisation dans nos jardins et l'économiser efficacement ? On vous explique tout !

L’eau fait partie intégrante de tous nos jardins. On la retrouve par exemple dans nos piscines ou dans nos bassins (dont on parlera dans un prochain article) mais on la retrouve surtout omniprésente dans nos sols, l’air et l’ensemble de nos végétaux. Le schéma ci-contre en synthétise les principaux flux.

Cette ressource est précieuse car bien souvent en trop faible quantité naturellement par rapport à nos besoins. Cependant il existe de multiples solutions pour diminuer nos besoins ou bien pour en augmenter la disponibilité. Les précipitations régulières de ces derniers mois rendent encore plus opportuns la mise en place de ces diverses solutions.

Diminuer les besoins en apport d’eau de vos espaces extérieurs

Les apports d’eau au jardin sont des pratiques courantes. L’eau utilisée pour arroser nos végétaux provient malheureusement trop souvent du réseau d’eau de ville et est donc directement puisé dans nos nappes phréatiques ou nos rivières, en général lorsque ces derniers ont des niveaux très bas.

La nécessité de diminuer ces apports d’eau (désormais régulièrement contraints par un cadre réglementaire) n’est plus à justifier, mais reste parfois dure à appliquer pour conserver un joli jardin (au minimum un jardin vivant, …). Il existe pourtant de nombreuses solutions rapides et simples pour avoir un réel impact sur votre consommation.

1. Adapter vos végétaux aux conditions pédoclimatiques de votre jardin

Cela peut paraître évident, cependant en pratique c’est loin d’être toujours le cas. Votre jardin peut aussi bien être très sec sur un talus exposé Sud que très humide à l’ombre au Nord de votre maison. Les végétaux qui seront adaptés aux différents sols et différentes expositions ne seront donc pas les mêmes sur tous vos espaces verts. Pour cela n’hésitez pas à demander conseil à un professionnel du végétal, que ce soit votre pépiniériste, votre horticulteur ou votre paysagiste préféré ;)

2. Améliorer la qualité du sol

Comme nos ADN, les sols sont tous différents, ainsi que leurs propriétés. Selon leurs textures et structures, ils n’ont pas la même capacité de rétention en eau. Un sol sableux sera plus drainant qu’un sol limoneux par exemple. Il faudra donc différencier la quantité et la durée des arrosages selon le type de sol. Il est toujours possible cependant d’amender le sol, c’est-à-dire de l’améliorer via un apport de matière organique (compost, terreau, fumier, …). Cet apport permettra non seulement d’augmenter la réserve utile en eau (portion d’eau utilisable et disponible pour les plantes dans le sol), mais il sera également riche en nutriments fondamentaux et oligoéléments qu’absorberont les plantes pour leur croissance.

3. Arroser efficacement

Malgré un bon choix d’espèces végétales installées, et malgré un sol de qualité, il se peut que selon le contexte, l’eau présente dans le sol soit insuffisante. Par exemple lors de la plantation, les végétaux n’ont pas encore assez développé leur système racinaire pour chercher l’humidité suffisamment en profondeur. Il faut donc les aider périodiquement. De la même façon, les canicules actuelles fragilisent certaines plantes et un arrosage de sauvegarde est parfois nécessaire (pour des gazons par exemple). Ces arrosages doivent respecter les conseils liés au type de sol, mais peuvent également être optimisés en arrosant « à la fraîche » (tard le soir ou tôt le matin).

En présence d’arrosage automatique, il est préférable d’opter pour un arrosage localisé type arrosage goutte à goutte. Ce dernier crée un « bulbe » d’eau au plus près des racines et ne subit pas le vent comme un arrosage par aspersion.

En cas d’arrosage manuel, il est possible d’installer des oyas traditionnelles à proximité des plantes qui délivreront de l’eau petit à petit par capillarité directement au niveau des racines. Avec le même objectif mais nécessitant un apport plus régulier, il est également possible lors des plantations d’enterrer autour de la motte un drain. Ce dernier sera enroulé autour du système racinaire et apportera l’eau directement en profondeur à disposition des racines. Pour les plus petits végétaux, un geste aussi simple qu’une cuvette d’arrosage limite énormément le ruissellement, donc le gaspillage d’eau.

4. Garder l’eau du sol disponible pour les plantes

Les derniers conseils que nous pouvons vous donner seront pour conserver l’humidité du sol, et notamment l’eau disponible pour vos végétaux. Le premier schéma présenté, montre qu’outre le ruissellement, l’eau retourne dans l’air à l’état gazeux. Cela est dû soit à la transpiration de la plante (le processus naturel essentiel à sa croissance que l’on cherche à favoriser), soit à l’évaporation direct de l’eau du sol. Pour limiter l’évaporation de l’eau du sol, il faut casser la chaine de capillarité à la surface (l’eau remonte du sous-sol comme le café remonte sur le carré de sucre).

On peut ainsi choisir de travailler le sol en le binant par exemple, d’où l’adage « un binage vaut deux arrosages ». En réalité, le plus efficace reste de couvrir le sol. On peut donc opter pour ces différentes options :

Utiliser des végétaux couvres-sols pour conserver la fraicheur, même s’ils vont utiliser une partie de l’eau disponible pour leurs propres besoins.

Utiliser un paillage minéral sur une toile hors sol. C’est très décoratif et efficace contre les adventices (mauvaises herbes) mais cela diminue fortement la vie du sol. En revanche, de part leurs poids, les cailloux utilisés restent en place même avec un fort vent ou des animaux qui viendraient gratter.

Utiliser un paillage organique. Plus économique qu’un paillage minéral, il reste tout aussi esthétique et efficace contre les adventices qu’un paillage minéral. Il nécessite un renouvellement régulier car la partie en contact du sol se dégrade pour former de la matière organique puis se minéralise pour servir de nutriments aux plantes. Il existe de très nombreux types de paillages organiques (écorce, BRF, miscanthus, déchets de tonte, paille, …). Ils ont chacun leurs avantages et inconvénients.

N’hésitez pas à faire appel votre paysagiste pour définir en fonction des contraintes de votre jardin lequel serait le plus adapté.

Augmenter l’eau disponible pour arroser

En plus des économies d’eau réalisés grâce aux différentes astuces présentées précédemment, vos besoins en eau seront fortement réduits. Il reste cependant indispensable pour le jardinier de disposer d’eau pour ses végétaux, ou bien pour nettoyer ses terrasses, …

Pour cela, il est possible d’installer des cuves de récupération des eaux pluviales. Elles peuvent être accolées à une gouttière et restées disponibles pour remplir des arrosoirs. Pour les plus audacieux, à condition que la cuve soit plus haute que la zone à arroser, vous pouvez installer un programmateur à pile suivi d’un tuyau avec des goutteurs pour automatiser l’arrosage.

Pour disposer d’un volume supplémentaire (obligatoire pour un arrosage automatique de gazon par exemple), vous pouvez optez pour une cuve enterrée. Elles auront une capacité de 1000 à 10 000 L pour les plus courantes. Avec une pompe installée à l’intérieur, elles vous permettront de disposer d’une grosse quantité d’eau pour différentes utilisations. Vous pouvez même potentiellement raccorder vos toilettes, lave-linge, …) sur ce même réseau selon votre volume d’eau disponible.

Ces cuves peuvent également remplir en partie une fonction réglementaire obligatoire sur certains PLU lors de constructions. En effet, elles peuvent faire office de rétention d’eau à condition d’avoir un volume restant suffisant (par exemple 2000 L sur 5000 L au total). Il suffira de créer le débit de fuite recommandé par votre commune.

Maxime, Paysagiste chez « Les Jardins Authentiques »

Illustration cycle de l'eau : https://www.supagro.fr/ress-pepites/processusecologiques/co/BilanHydrique_1.html